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-------- Chers collègues, Voici un appel à communication pour un colloque qui interrogera les pratiques de recherche mixtes, utilisant archives et enquête ethnographique (en priorité sur les terrains du travail et de l'organisation, mais pas exclusivement). Quelle est la fécondité de cet entrecroisement? Comment le penser? Pourquoi est-il aujourd'hui si fréquenté? Avec mes plus cordiales salutations, Yves Cohen COLLOQUE INTERNATIONAL - TRAVAIL ET ORGANISATION : RECHERCHES CROISANT ETHNOGRAPHIE ET HISTOIRE 30 ET 31 MAI 2006 MAISON MEDITERRANEENNE DES SCIENCES DE L'HOMME, AIX-EN-PROVENCE, FRANCE A P P E L A C O M M U N I C A T I O N S I N T E N T I O N Ce colloque s'appuie sur le constat que, depuis plusieurs années, des recherches de sciences sociales portant sur les pratiques de travail et d'organisation combinent des modes d'investigation relevant de l'ethnographie et de l'histoire, et travaillent à l'articulation du présent et du passé. Ainsi, des chercheuses et chercheurs en sociologie, sciences de gestion ou anthropologie associent à leurs recherches contemporaines des analyses du passé saisi au travers de sources archivistiques et de traces historiques de l'activité (1.1). Des historiennes et historiens du travail et des organisations non seulement appliquent les préceptes fondateurs des Annales en convoquant des débats contemporains pour interroger le passé, mais aussi pratiquent l'enquête ethnographique au présent : études monographiques, présence de longue durée sur le terrain, constitution de corpus de sources de première main, etc. (1.2). Le plus souvent, ces travaux s'attachent à décrire et à expliciter des pratiques, des activités, des expériences, des usages, plutôt que des processus formels, des discours officiels ou des dispositifs de gestion désincarnés. Le groupe pluridisciplinaire PraTO (Pratiques, travail, organisation), au sein duquel sont réalisés et discutés des travaux de ce type depuis 1996, organise un colloque autour de l'articulation du passé et du présent dans les recherches sur les pratiques de travail et d'organisation avec une triple intention : - rendre compte de la diversité des pratiques de recherche qui combinent ethnographie et histoire sur ces terrains (2.1) - identifier ce qui impose cette démarche à l'agenda des chercheurs, en lien avec de nouveaux objets, de nouveaux contextes, des changements intervenus dans les attentes que se donnent les sciences sociales, un rapport transformé au temps` (2.2) - interroger ce qu'on peut attendre, en termes de renouvellement théorique, d'une telle confrontation des analyses du présent et du passé sur un objet donné (2.3). L E S P A R T E N A I R E S Ce colloque est organisé par le groupe PraTO (Pratiques, travail, organisation) avec l'appui du Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES, CNRS-Université de Provence), du Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (LEST, CNRS-Université de la Méditerranée-Université de Provence), et avec le soutien du Centre de recherches historiques (CRH, EHESS-CNRS), du laboratoire Cultures et sociétés urbaines (CSU, CNRS-Université Paris VIII), du laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l'économie (IDHE, CNRS-ENS Cachan-Universités Paris I, VIII et X), du Laboratoire de sciences sociales (LSS, ENS-EHESS) et de la Maison méditerranéenne des sciences de l'Homme (MMSH, Université de Provence-CNRS) L E C O M I T E D ' O R G A N I S A T I O N Anne-Marie Arborio (Université de Provence/LEST), Yves Cohen (EHESS/CRH), Pierre Fournier (Université de Provence/LAMES), Nicolas Hatzfeld (Université du Val d'Essonne/IDHE), Cédric Lomba (CNRS/CSU) L E C O M I T E S C I E N T I F I Q U E Outre les organisateurs, Stéphane Beaud (Université de Nantes/Centre nantais de sociologie), Samuel Bordreuil (CNRS/LAMES), Christian Bromberger (Université de Provence/IDEMEC), Jean-Michel Chapoulie (Paris I/Groupe de recherche école, travail, institutions), Sylvie Daviet (Université de Provence/TELEMME), Patrick Fridenson (EHESS/CRH), Susanna Magri (CNRS/CSU), Delphine Mercier (CNRS/LEST), Philippe Mioche (Université de Provence/TELEMME), Catherine Omnès (Université de Versailles-Saint-Quentin/IDHE), Olivier Schwartz (Paris V/Centre de recherche sur les liens sociaux), Danièle Voldman (CNRS/Institut d'histoire du temps présent), Florence Weber (ENS/LSS) L E S C O O R D O N N E E S A R E T E N I R Laboratoire méditerranéen de sociologie 5, rue du Château de l'Horloge BP 647 13094 Aix-en-Provence cedex 2 France http://www.mmsh.univ-aix.fr/lames/index.htm Contact : Pierre Fournier pierre.fournier@up.univ-aix.fr Laboratoire d'économie et de sociologie du travail 35, avenue Jules Ferry 13 626 Aix-en-Provence cedex France http://www.univ-aix.fr/lest/ Contact : Anne-Marie Arborio arborio@up.univ-aix.fr C A L E N D R I E R E T M O D A L I T E S D E S O U M I S S I O N Propositions de communication 4 000 signes maximum, comprenant une description claire des matériaux mobilisés envoi électronique avant le 1er décembre 2005 Texte des propositions retenues 50 000 signes maximum, notes, annexes et bibliographie comprises envoi électronique avant le 1er avril 2006 Propositions et textes en français ou anglais, à envoyer sous Word ou rtf à ethnographie.histoire@univ-aix.fr Merci d'indiquer vos nom, prénom, statut, institution et coordonnées. L E D E R O U L E M E N T D U C O L L O Q U E Le colloque aura lieu les 30 et 31 mai 2006 à la Maison méditerranéenne des sciences de l'Homme : 5, rue du Château de l'Horloge à Aix-en-Provence (http://www.mmsh.univ-aix.fr/). Il sera organisé autour de séances plénières et d'ateliers. Les textes seront disponibles sur site avant le colloque. A R G U M E N T 1.1 Pour les sciences sociales, le recours combiné à l'ethnographie et à l'histoire se distingue d'une sociologie historique ou d'une ethno-histoire qui se placent délibérément dans des périodes historiques lointaines. Il se distingue également d'une sociologie du contemporain qui reconstitue un " historique " mince de ses terrains afin de les contextualiser. Pour ces recherches, le passé devient un domaine de l'enquête, le terrain et l'objet acquièrent une dimension historique. Il ne s'agit plus de s'appuyer sur quelques entretiens avec les représentants officiels des collectifs étudiés (administrateurs, cadres-dirigeants, représentants syndicaux,`) mais d'appliquer à l'étude du passé la même rigueur qu'à celle du présent. Cela passe, notamment, par des retours sur le terrain, par l'analyse fine de récits de vie, par le recueil de documents et d'archives de première main... Une telle prise en compte du passé amène à sortir de la dichotomie entre avant et maintenant, à ne pas considérer toujours le présent en termes de rupture radicale avec un passé homogénéisé (cf. les débats sur la fin du taylorisme, la nouvelle " logique compétence ", la disparition de la classe ouvrière, l'intensification du travail`). En évitant d'envisager les changements à partir des seuls dispositifs de gestion (du personnel, des techniques, des produits) ou à partir des intentions, publiques ou cachées, de leurs promoteurs, porter l'attention sur les pratiques, passées aussi bien que présentes, permet de saisir la variété des mises en ¦uvre techniques et sociales de ces dispositifs pour bien en resituer le sens pour les acteurs. C'est l'une des conditions permettant d'échapper à la simplification rétrospective du passé, qui engage bien souvent celle du présent. 1.2 Les historiens ethnographes, de leur côté, estiment que la formulation des questions à partir du présent ne peut être laissée à la seule " imprégnation instinctive " mais doit découler d'" une observation volontaire et contrôlée ", pour reprendre les célèbres mots de Marc Bloch. En s'appuyant sur une variété de méthodes - dont l'observation directe, plus ou moins participante - ils entreprennent l'analyse d'une référence au présent comme appui pour l'exploration du passé. Cette relation construite entre présent et histoire se distingue d'une histoire " à rebours ", qui s'ordonne de façon téléologique à partir du présent. Contre une histoire linéaire, elle prend soin de rouvrir sans cesse les possibles du moment, qui ont été fermés par les choix opérés et par les " sentiers " empruntés, et elle souligne la diversité des rythmes du temps. En ce sens, cette formulation de l'histoire du travail et des organisations s'éloigne d'une perspective évolutionniste et fonctionnaliste. Concrètement, cela se joue aussi dans l'invitation à rechercher des sources non conventionnelles pour l'étude du passé à partir de ce qui a été vu de leur pertinence au présent de l'enquête de terrain. Les contributions au colloque, appuyées sur des travaux empiriques précisément présentés, pourront s'orienter dans au moins trois directions : 2.1 Des contributions devront permettre d'illustrer différentes manières de combiner des techniques d'investigation classiquement rattachées à l'ethnographie et à l'histoire, qu'elles soient le fait de sociologues, d'historiens, de chercheurs en gestion ou d'anthropologues. Elles souligneront, le cas échéant, la difficulté à assumer ces combinaisons, parfois considérées comme un débordement hors du domaine de compétence de l'auteur ou comme un empiètement sur les plates-bandes disciplinaires des voisins. Elles préciseront donc les conditions, d'un point de vue académique et empirique, qui ont permis d'aboutir à la mise en ¦uvre de ces pratiques de recherche, ainsi que les éventuelles difficultés rencontrées durant les enquêtes. Peut-on ainsi repérer des postures spécifiques mobilisées dans ce cadre (comme les retours sur un même terrain, l'analyse des processus plutôt que des moments-clés`) ? Peut-on considérer que des modes d'écriture particuliers sont associés à ces démarches ? Sans exclure des questions sur la réception de ce parti pris épistémologique par les différentes disciplines académiques. Quels sont par exemple les obstacles et les soutiens institutionnels rencontrés par les chercheurs et les chercheuses dans leur entreprise (en termes de financements de recherche, de postes, d'accès aux colloques, aux publications, etc.) ? 2.2 D'autres contributions pourront utilement interroger l'apparente nouveauté de la démarche et la situer dans la proximité de courants de recherche tels que la microstoria, l'Alltagsgeschichte, la nouvelle histoire sociale (ou socio-histoire), l'histoire du temps présent` L'articulation des échelles du social et de la temporalité, la pluralité des rythmes, le recours aux pratiques et aux références des acteurs peuvent être des repères utiles à cette interrogation. Il semble possible de replacer aussi cette démarche combinée par rapport à des filiations plus longues. On pense par exemple à l'actuelle relecture des travaux monographiques des leplaysiens. Mais aussi à l'influence de la sociologie interactionniste qui met l'accent à la fois sur les parcours biographiques et sur l'analyse de situations de travail précises où sont relevés les actions, les points de vue sur ces actions et sur la situation, en même temps que les dispositifs matériels qui encadrent les interactions. 2.3 Enfin, en couplant ethnographie et histoire, ces travaux ancrent leur propos dans les traces concrètes et les pratiques effectives des acteurs en situation. Et tous, à leur manière, s'attachent à expliciter les rapports qu'y nouent les acteurs entre passé et présent, à proposer des articulations entre ces registres de temporalité qui orientent les conduites. Que peuvent apporter ces propositions ? Peut-on en attendre des renouvellements de perspective ? On pourra a minima souligner en quoi, pour chaque discipline, elles modifient les analyses classiques du travail et des organisations. Certaines contributions pourront porter sur la manière de procéder à de nouvelles périodisations de l'objet. D'autres pourront traiter d'objets articulant d'évidence passé et présent (comme les normes, les catégories de main-d'¦uvre, qui font exister au présent ce qui a été pensé dans le passé, ou les professions issues d'un lent travail de construction sociale), ou de concepts rendant compte de phénomènes de discontinuité, de transformation (comme ceux de processus, de générations, de mémoire`). Le texte de cet appel à communications et des références bibliographiques sont disponibles sur le site du LAMES à l'URL http://www.mmsh.univ-aix.fr/lames/Actualites.htm Ce site servira à héberger des réflexions complémentaires et des informations d'organisation au fil de la préparation du colloque.
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