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>From: Ibrahima Seck <birimaseck@hotmail.com> X-Posted from H-West-Africa Atlanta le 22 Février 2004 A la Mémoire de Jean Rouch Souvent, la vie d'un homme peut rappeller toute une génération d'hommes et de femmes. Mais, quelque rare fois, la vie d'un homme rappelle toute une communauté, un peuple, un monde, un mode de pensée et de vivre; et çà, c'est le cas de l'apôtre de la culture Songhoy: Jean Rouch. Décédé le 18 Février, 2004, à Birni N'Korni, suite à un accident de la circulation routière, Jean Rouch se trouvait au Niger, dans le cadre d'une manifestation culturelle sur le cinéma nigérien. Il avait 86 ans, et était alors revenu au Niger, comme pour rendre son dernier souffle, et donner au revoir à son vieux monde en rappelant les bons moments du passé. Ce décès tragique de Jean Rouch, va t-il faire assécher les mares et marécages du Dendi, du Zermaganda, de la Cité des Askya, et faire frémir les monts de Hombori et la "Main de Fatouma" ? Car, ton nom rétentit et vibre encore dans ces contrées marécageuses et lacustres, où le riz flottant, le mil, le haricot sont les fondements d'une économie de subsistance dont tes divers travaux hydro-agricoles t'ont permis d'apprécier. Et, c'est ainsi que tu seras mis en contact avec la société Songhoy, ta société, pour ton intiation, ton éducation aux valeurs ancestrales africaines en sa partie Songhoy d'afrique. En effet, Jean Rouch débarqua en 1941 au Niger, en qualité d'Ingénieur des ponts et chaussées. Il fut inspiré dans sa nouvelle vocation d'ethnographe par les conférences de Marcel Griaule au Musée de l'Homme à Paris. Au Niger, il fut captivé par un service funèbre traditionnel, qu'il a lui-même qualifié de "Merveilleuse et horrible cérémonie funéraire". Ainsi , pendant plus de 40 ans, il ne cessa d'interroger le Songhoy: les hommes, et les dieux incarnés par les danseurs du hollay-hooray. De ce fait, Jean Rouch va apporter une contribution de taille au développement de l'ethnographie française. Pionnier de l'ethnographie visuelle, il a réalisé près de 120 films. Aussi, décrit-il, avec une grande munitie dans son livre " La Religion et la Magie Songhay," devenu un classique, les agents et les objets de culture tels que les anciens maîtres du sol, de l'eau, de la brousse; les mythes (Zin et / hollay), les textes rituels écrits par les kunbaws (maîtres de l'écriture et ancêtres des idéogrammes Songhoy); les objets rituels; les cultes; et enfin la magie, personnifiée par le So_ance à la recherche du cerkaw, etc. . . En un mot, Jean Rouch, tu as démontré ta grande capacité d'assimilation et d'adaptation socio-culturelle, de compréhension, d'analyse, mais surtout, tes compétences de restitution de la formation reçue de la culture Songhoy, ainsi absorbée, que tu as intériorisée, à laquelle tu t'es identifiée toute ta vie et pour la vie. Ainsi, laisse t-il derrière lui, le témoignage d'un bel exemple de coopération culturelle franco-africaine. Que ton âme repose en paix ! Dr. Hassimi O. Maiga Prof. Histoire de l'Education, Analyse des Curricula, Songhoy-Senni & Culture Africaine
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